J’ai dit que je ne voulais pas rentrer et on m’a ri au nez : deux mois de vacances et, jeudi, le marronnier auquel on n’échappe donc pas. Cette année je monte en première classe, celle où l’on apprend à lire, écrire et comptez pas sur moi pour oublier le fromage. Le CP c’est peu. J’espère que je ne vais pas leur marcher dessus.
Ben ils sont où les élèves ? Ah oui là devant moi. Je ne vous avais pas vus. Pourquoi vous avez tous le nez qui coule ?
Pendant ce temps, à l’autre bout de la ville, Bébé Lionceau et Grand Frère Lion, fourbus de vacances, fourbissent leurs armes avec leur maman. Ca doit coller de l’étiquette à tour de bras. Si je n’ai pas les enfants à Noël, je me console en me disant que j’échappe aux étiquettes.
J’ai pensé ce matin qu’il fallait trouver un autre boulot, alors j’ai cherché. Y’a bien jardinier qui me plaît bien, jardinier c’est pas bien violent. La pression ? Oui alors peut-être la pression de l’échec, un peu comme au CP pour la lecture, on se demande si ça aura germé à temps. Bon. Je ne suis pas loin de penser qu’il ne se passe grand chose pour le jardinier s’il y a deux ou trois graines qui ne veulent pas « déclencher ». Ou fleuriste. Au moins ça a déjà poussé, le plus dur est fait, plus qu’à booker les bouquets. Il faut gérer les stocks ? Soit, ça ne doit pas être bien violent non plus ça, la gestion de stocks de fleurs, c’est pas comme un stock d’élèves de CP. Enfin je ne crois pas.
Ah oui mais le fleuriste n’est pas fonctionnaire et c’est quand même précieux la sécurité de l’emploi par les temps qui courent.
Quoi qu’il y a peut-être des fleuristes fonctionnaires ? Je me vois bien fleuriste fonctionnaire à l’Elysée, voilà, fleuriste de l’Elysée payé 10000 euros par mois.
Ou bien rien. Ne rien faire, tout en restant fonctionnaire. Tant qu’à rien faire, le faire à l’Elysée, tant qu’à faire. Voilà, j’aimerais être le mec qui ne fout rien de l’Elysée.
Bon. Il faut que je prépare mon casse-croûte pour demain midi.
(Bonne rentrée à tous les papas, les mamans, les enfants et les enseignants.)