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Vacances à Albi – Blog de Papa Lion

On n’a pas hyper marché car il ne fait pas beau. C’est notre alibi. Nous sommes au supermarché d’Albi, dans le rayon dont on veut connaître tout un rayon, celui de la culture. Quoique tout soit question de nuance quand on est à la fois chez Michel et chez Edouard. J’arrête mon char : y’a pas mal de Girac (c’est un nom du coin) et très peu des autres. Mais nous cherchons plutôt de la lecture. Au coin des bibliothèques multicolores, les stéréotypes ont la vie dure : l’émotion est toujours aussi bonbon, l’aventure plutôt mentholée. Quant à l’étalon, il est forcément noir. Le veinard. Bébé Lionceau se demande bien quoi se fader, du rose ou du vert. Je pense très fort mon frère ! Je suggère à mon grand bébé de l’aventure pleine d’émotion, ou bien de l’action plein d’humour. Elle choisit finalement un documentaire.

Emprunté au blog « Fille d’album »

 

 

 

 

 

 

 

Et mon grand, mon petit, mon fils prodige, prodigue, spirituel et biologique: toujours à parcourir les rangées avec son doigt ; lu, pas lu, pas voulu, lu, pas lu, pas voulu. Le retour des troisièmes vacances du petit Nicolas volume 4 ? T’es gentil mais j’entre en sixième. Harry Potter ? T’es gentil mais ça fait peur. (L’essentiel étant que je sois gentil.) Je le sens perdu entre Renart et les calamars géants (sa sœur salive discrètement à l’idée qu’ils puissent être à la romaine). Il nage entre deux zoos et repart avec un bon. Un très bon, un voyage au centre de la Terre, pourvu qu’il forme la jeunesse. Quant à moi à qui il reste tant à lire, je change de rayon et même de braquet pour me planter devant les coffrets Girac . C’est un best-of ou l’intégrale ? Ca me paraît en tout cas surdimensionné. Je vais me dire qu’il a une bonne tête de con, ce Girac, quand mon bébé rien qu’à moi le reconnaît. « C’est Kendji ! » Oui ben quel tête de con. Je lui bouge les épaules au bel espagnol. Derrière, il y a un coffret de Claude François. Je le bouscule, il ne se réveille pas, comme d’habitude. Encore derrière, c’est Bénabar. Y’a des journées comme ça. Le « best of ». Vivement le best-off.  Pas trop envie d’entendre rimer pizza avec chipolata, je le cache derrière Girac. Je prends un Gainsbourg et un Brassens. J’aime bien les petits nouveaux.

Nous marchons quand même dans Albi. Visitons la cathédrale. Plantons devant le Jugement Dernier. Devant les sept péchés capitaux, audioguide à la main, main à l’oreille, je sens que Grand Frère Lion réfléchit. La gloutonnerie, c’est pas bien. Sa sœur appuie sur Pause, enfin sur Play, c’est le même bouton, ça la fait marrer de pouvoir téléphoner dans l’église. Elle me demande ce que c’est, la luxure. Je cherche le contrôle parental sur l’appareil.

Au Musée Toulouse-Lautrec, les enfants me mettent à l’affiche : ils sont hilares. Il n’y a pourtant rien de drôle bordel !

Nous rentrons au camping car il se fait Tarn. Dans la voiture, ma fille commence et termine son documentaire. Faudra y retourner. Mon fils choisit le CD de Gainsbourg, qui va et qui vient entre des reins et qui manifestement s’y sent bien. Il me demande pour chaque chanson ce qu’elle signifie, exactement. (Je regrette un quart de seconde l’immédiateté de Bénabar). Nous roulons, le ciel est lourd, la route est très belle.

Et puis Bébé Lionceau demande à son frère : « elle y est sur le CD Quand la musique est bonne ? », ; je me marre tant que j’en loupe l’entrée du camping.

C’est facile finalement de faire du pédalo sur la vague en rêvant.

Yourte, méchoui et Montessori – Blog de Papa Lion

On a tenté la yourte et on a appelé ça le yaourt. Ce n’était pas vraiment une yourte, du reste, selon des sources certaines qui ont dû parcourir la Mongolie dans une vie antérieure. C’était en Ardèche parce qu’on imagine mal une yourte en plein centre ville de chez moi et que chez moi c’est l’étuve et qu’il a bien fallu partir pour voir si, à défaut d’être plus verte, l’herbe est plus fraîche ailleurs. Elle l’était et du coup elle était plus verte. On s’est régalés, dans le yaourt et tout autour, en Ardèche. On a été accueillis par un grand type assez musclé mais bien coiffé, le genre qui a fui la vie citadine, vous voyez ? Il avait un sans-manche déchiré et ça n’a pas échappé à Grand Frère Lion qui portait en débarquant en Ardèche un joli t-shirt offert par ses grands-parents maternels, mais malgré le respect que j’ai pour les beaux t-shirts offerts par les grands-parents maternels, je lui ai enjoint de remiser le beau t-shirt pour son vieux marcel paternel. Qu’on n’ait pas l’air de trois cons. Y’avait aussi Carmen, c’est étonnant comme prénom, Carmen, en Ardèche, et ça sentait de plus en plus le citadin qui a tout plaqué pour l’Ardèche, Carmen, six ans, a pris le relais de son père et nous a fait découvrir le lieu. Un grand lieu avec pas mal d’animaux plus ou moins hospitaliers et plus ou moins bien enceints. Y’en avait une qui était bien enceinte pourtant, c’était la brebis, et y’avait aussi un agneau tout doux et tout juste et droit sorti du ventre de sa mère et qui attendait aux portes de la bergerie – les moutons semblent conjurer l’ennui, en Ardèche. Carmen avait prévu le biberon, elle l’a chauffé dans ses mains et a chauffé Grand Frère Lion : mets-y lui le biberon dans la bouche, toi qui viens de la ville. Mon fiston n’a pas eu tellement le temps d’hésiter, l’agneau tétait déjà, et quand il a fini de téter son lait il a tété un peu la main de Grand Frère Lion, qui a crié, alors on est partis. « Et la paille ? » a demandé Carmen. Quoi, il boit à la paille ? Ah, non : la paille, enfin le foin, Carmen était mignonne comme tout mais ça attendrait le lendemain: on devait investir la yourte dans laquelle son père avait investi. J’ai bien senti dans le regard de Grand Frère Lion qu’on pourrait éventuellement se recroiser en terrain moins hostile le lendemain, genre piscine ou toboggan.

« Et au fait, tu lui as donné un nom à ton agneau ?

– Méchoui.

– Ah. »

Pour une yourte, et Dieu sait que j’en ai vues (aucune, c’était ma première fois), cette yourte était confortable : lits, draps, ventilateur, électricité. Pour l’inconfort on repassera mais qui part en vacances pour de l’inconfort ? Non, le clou du spectacle, le nirvana bien grunge, le Graal sans odeur ou presque, c’étaient les toilettes sèches. Impossible à prononcer pour ma fille : les toilettes chèches. Je crois que Grand Frère Lion les a redoutées autant qu’il a redouté la boum pendant sa classe découverte. On a fait le tour du propriétaire locataire, je leur ai montré la chasse d’eau – sèche – et Bébé Lionceau a baptisé les lieux. Elle les a baptisés le pot de yourte. Mignon, non ? Son frère, lui, a décrété qu’à y être, là, dans le bad trip dad trip nature et découvertes, autant faire à la fraîche. Ce qu’il a fait pendant trois jours. Il se l’est joué bouquetin le petit ! Mignon, non ? Non.

C’était cuisine collective, à ne pas confondre avec la cuisine centrale, ça n’a RIEN à voir. Chacun fait son frichti, bio de préférence pour ne pas avoir d’emmerdes avec les proprios, on s’assoit autour d’une grande table et on se demande d’où on vient. Enfin, on le demande aux autres, même si l’on ne sait pas soi-même d’où on vient. Le premier soir c’était tendu, on s’est retrouvés avec un couple de médecins qui a tout plaqué pour ouvrir une école. « Ouvrir une école ? » ai-je fait répéter parce que ça me paraît fou d’ouvrir des écoles, surtout au mois de juillet, et l’ex-doc m’a expliqué qu’il ne s’agissait pas de n’importe quelle école. Non Monsieur : ce serait une école Montessori. Ah d’accord, donc, qu’on se comprenne bien, à défaut de s’entendre : tu as fait neuf années d’études pour ouvrir une école Montessori, c’est bien ça ? C’était bien ça.

Bon, je vous dresse le tableau pas du tout interactif : deux gosses très mal élevés vifs et sales nature, un papa malingre monté sur un t-shirt Banana Republic XXL décroissant, une maman névrosée enthousiaste. Alors, pour bien comprendre comment on peut plaquer des briques pour en faire des caisses, j’ai posé une question simple, après avoir longuement cherché les mots adéquats et le moyen de ne pas rire : « Pour quoi faire ? ». C’était limpide : ils prévoyaient de monter une école Montessori pour que les élèves parlent plusieurs langues. Je répète : ils veulent monter une école Montessori pour que des enfants parlent plusieurs langues. I say it again : they plan to create a Montessori school so that the pupils speak several languages.

Je me suis cru un instant dans un dîner de cons. Je dînais juste avec des cons. Preuve à la pluie (foutu climat ardéchois) : « Machine, tu as vu un tracteur tout à l’heure, mais tu n’as pas appelé ça un tracteur. Tu as dit quoi quand tu as vu le tracteur ?

– Un tracteur.

– Non non, ma chérie épanouie, tu as appelé ça autrement, tu as dit un autre mot. Tu as dit quoi quand tu as vu le tracteur ?

– Ben, un tracteur.

– Non, tu l’as dit en anglais. Comment on dit tracteur en anglais, petit ange dégourdi ?

– Ben, un tracteur. »

Nous aurions dû souper avec Méchoui.

Mais le séjour s’est bien déroulé parce qu’ils sont partis rencontrer la vierge Maria à Tatahoune. Ils ont cédé leur yourte à trois nanas raggamuffin flanquées d’une péquelette à tresses et là, on s’est enfin marrés. On a péché des carpettes à la rivière, on a fait du feu et on a joué au Scrabble. Grand Frère Lion s’est illustré pendant que sa sœur illustrait. Pas de wons ni de wus ni de coups de Trafalgar (nom propre, dommage) : le petit instruit cherchait le mot le plus long ; il ferait un malheur aux Chiffres et aux Lettres, à Les Chiffres et à les lettres, je ne sais pas comment il faut dire. La Chance aux chansons, tout ça. Bref, il est moderne, mon petit. On a téléchargé le Scrabble sur mon smartphone et on en a acheté un de voyage avec des lettres microscopiques. On va se poiler dans les Alpes !

Et puis on est rentrés parce que l’Ardèche, c’est cool, mais je n’y élèverais pas des agneaux, même pour le plaisir de porter des sans-manche déchirés. On est rentrés et les enfants m’ont reparlé de Méchoui. Mes deux agneaux m’ont demandé si on pourrait retourner le voir, l’an prochain. Je me suis demandé si c’était du lait de riz, dans le biberon. A Nîmes, on s’est fait du mouron. En Ardèche, ils se font du mouton.

10 jours à l’ouest – Blog de Papa Lion

On est partis en Bretagne et même si c’est plus tout à fait la Bretagne c’est quand même mon far west, at last, c’est à l’ouest et c’est très far de chez nous, far breton cela va de soi, poke Mamie Lion, Tonton Lion et tous les amateurs de flan aux pruneaux. C’est si loin qu’on est partis en avion et rentrés en train, les grèves c’est bien mais seulement sur le temps scolaire. « Dommage que Tonton soit pas  » ont dit les enfants, eh oui, l’amuse-cadet a raté le muscadet. On a crevette de froid puis de chaud, la Bretagne est une terre de contrastes. On s’est mis au bulot le cœur léger et à la palourde le beurre salé, palourde à propos de laquelle Grand Frère Lion s’est autorisé quelques bonnes blagues pas lourdes du tout. On s’est régalette complète et c’était bon.

Quoique c’était l’année des méduses et ça a quelque peu compromis les baignades du rejethon. Je ne sais pas quel sac plastique a glissé entre ses jambes de surfer à J+4, mais passé J+4, il n’a plus fallu lui parler de baignade. La faute aux méduses. Il en voyait partout, des méduses : dans l’eau, sur le sable, dans sa serviette, je lui ai dit qu’il y en avait sous son oreiller et il a jeté un œil. Il nous a demandé si ça nageait à la verticale ou à l’horizontale, les méduses. A J+9 qui était J-1 avant le départ, il a pris le taureau par les cornes et la planche sous le bras et est allé se baigner, surtout pour faire plaisir à Papi Lion qui commençait à se demander qui lui avait refourgué un petit fils pareil et vu que c’est à moitié moi j’étais bien content qu’il y aille, à la baille, vaille que vaille.

Façon Hossegor mais désireux de garder le cap breton, le surfait a décrété l’absence de vagues. Pas de vagues, pas de planche. Sans planche, il repasserait, mais plutôt l’an prochain. La fière sœur du surfer ne boudait pas son plaisir : elle s’est bien amédusée dans les vagues, Ponyo la méduse, hilare et la manière avec. Une vraie Bretonne de Nîmes en Loire-Atlantique. La Bretagne était toute bleue, c’était beau.

On fait des canaux quand ça caille, hac ! On fait des châteaux de sable émouvants, qu’on maquille à la truelle et on se marre à la pelle. Les grands-parents sont des maîtres nageurs, ma poule à la chair qui lui sied le mieux, mon poulet est d’un blond bronzé qui me fait chavirer. Beau, gosse, un muscadin avec un grain, de sable dans la croc, c’est la Bretagne, c’est tous les ans depuis dix ans. Je crois que c’est la vie !

(Il y a quelques années il était déjà question de Croc’s et de sable qui gratte. J’ai cherché ce qui y était écrit mais c’est perdu. Une histoire de grain de sable dans le Croc’s. Peu importe, rien n’a changé.)

 

La fusée et le hibou – Blog de Papa Lion

Il suffit que Mickey titre « Spécial vacances » sur son numéro spécial vacances pour que je m’y voie un peu, je pars faire un tour de ville avec les enfants, au terme de notre rotation nous revenons plein d’emplettes et de projets pour l’après-midi : nous allons peindre, comme les jours où il pleut, pas grave, nous allons peindre deux tirelires. Une pour chacun et nous répartirons la somme accumulée dans feu la tirelire commune (une commune boîte en plastique) entre les deux petits épargnants. Ce cochon de cochon nous réserve une bien mauvaise surprise : l’usufruit pourri est estimé à 14 euros et 25 centimes. L’aîné pas de la dernière pluie propose d’en garder 7 euros et 13 centimes, abandonnant 13 euros et 12 centimes à la frangine. Je trouve ça injuste donc j’acquiesce. Nous arnaquons l’ingénue de Génie.

Il s’agit d’une fusée et d’un hibou, ou peut-être s’agit-il d’une chouette, moi je dis chouette, mon grand dit hibou, ma petite dit chouette, un hibou. Ca ne loupe pas : la fusée du grand sera aussi celle de Tintin. J’orthogonalise en ellipse, je me démerde plutôt pas mal, je dirais même plus : je me démerde plutôt pas mal. Je dis qu’on aurait dû acheter du vernis, mon paresseux me dit que ce n’est pas la peine, ma dernière qui n’est pas la dernière suggère qu’on appelle sa maman : du vernis, elle en a de toutes les couleurs.

Nous peignons. Mets de la matière, asséné-je, mets de la matière. Mon fils me demande quel aurait été le prix de sa tirelire si il s’y était trouvé 2000 euros dedans. Pour la première fois de ma vie, donc de la sienne, je trouve qu’il dit un truc idiot. Je lui fais remarquer que c’est idiot, elle aurait valu 2000 euros. Ben non, c’est sans compter le prix de la tirelire. C’est pas idiot. Je lui dis de remettre un peu de matière.

Nous sommes interrompus par des hurlements émanant d’éminents manants. Une maman hurle après son fils : « Quand on aime sa mère on dit pas qu’elle est grosse, si tu m’aimes tu me dis pas que je suis grosse ». Faut reconnaître qu’elle ne laisse pas beaucoup de place sur le trottoir, nous on s’en fout on est au balcon, quel spectacle que ce bal con. La rue est à eux, ils sont à leur déplaisir, nous ricanons, ce qu’on est bien là-haut. Refermons la parenthèse et la fenêtre, il faut de tout pour faire immonde, remettons un peu de matière.

La fusée est fuselée. On est à bout du hibou. Mon cadet cadeau regrette que ce ne soit pas plus lourd : j’essaie de lui expliquer que l’argent, c’est du temps. On en a (du temps), ce sont les vacances. Ca joue avec la fusée, « vvvvvou ! », mieux vaut pré-vernir que guérir : la peinture rouge s’épaillette un peu partout dans l’appartement, un coup de Frank Wolff ? Un coup d’éponge, je ne suis pas verni.

Salaud.

Nous sommes en vacances ou presque. On boit frais, on mange cru. L’ainé fin regrette que les jours diminuent déjà, je ne sais pas de qui il tient ça. Tiens, aujourd’hui en classe, nous avons rechanté toutes les chansons que nous avons apprises depuis le début de l’année. Un élève que je n’imaginais pas si sentimental m’a dit avec un grand sourire que ça lui donnait envie de pleurer tellement c’était bien, le début de l’année. Je me le suis rappelé en début d’année, quand il me donnait envie de pleurer tellement c’était pas bien quand il mangeait sa colle. Cours ministral sur la nostalgie. Je leur ai dit qu’ils me manqueraient. C’était très exagéré.

Revenons à mes moutons : Michel Delpech et sa fusée hergiaque, Shakira qui bout. Quand je les dépose à l’école, le grand me tient la main et la petite à l’écart. L’un génie, l’autre génue. Le bédéphile et le bébé file. La boule à mimiques ne mange rien, l’autre affamé bouffe dans ses pantalons. Les aimants m’attirent.

Le week-end touche à sa fin. Je dépose et je dispose. Demain les vacances.

Noël puis son lendemain – Blog de Papa Lion

L’avantage de l’ersatz de Noël est de démultiplier l’ubiquité du grand Barbu. Je me suis rasé pour l’occasion des fois qu’on me prenne pour lui et qu’on n’y croit plus, ni à lui ni à moi. C’était joyeux et j’en suis reconnaissant aux organisateurs de la fête ainsi qu’aux présents généreux générant de généreux présents.

Le futur à présent. Un lendemain plein de rogatons de papier cadeau qui jonchent le sol et parmi lesquels traînent un poney sans queue, un légo sans tête, un Noël sans l’un ni l’autre ni eux deux. Dans la voiture avant de nous quitter nous faisons les cons et Bébé Lionceau me rappelle que je lui avais promis quelque chose. S’il s’agit d’un cadeau sur la liste et que j’aurais oublié, c’est qu’elle sait, pour le Père Noël. Mais non, la promesse, c’était de l’emmener à la neige. Oh pauvrette mais ça c’était avant le dérèglement climatique et son grand frère goguenard précise que pour qu’il neige, il faudrait déjà qu’il pleuve. Il est bon, il est très très bon, le genre à croire encore au Père Noël. Nous nous quittons et nous donnons rendez-vous à un autre vendredi. Ou la vie sauvage qui reprend. Mais pour que cette séparation soit moins cisaillante, l’angelote à son Papa qui ne sanglote pas se retourne, fataliste puisque vient l’heure de l’être : « Papa, bientôt c’est l’été ».

Je ne sais pas pourquoi elle me dit ça, mais alors que l’hiver n’a pas vraiment commencé, ça va me faire la semaine et je reprends ma voiture avec le sourire.