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La petite Josette et le grand malade – Blog de Papa Lion

thermomètre

Lundi c’était quoi de neuf sur le front, eh bien trente, trente-neuf et des brouettes bien lourdes à porter alors je l’ai porté jusque chez le médecin, il s’agrippait à moi et sa grippe à lui. Bébé Lionceau a singé l’enfant malade et je me suis fait avoir, son mal de gorge à elle était surtout hallucinatoire mais je l’ai gardée avec son frère puisque jamais deux sans trois et que plus on est de fous, plus on mange du riz. A propos, à table, à trois et à trente-neuf, on s’est ennuyé ferme et on a vomi son yaourt. Bébé Lionceau s’est indignée : quand même, du bio ! Logique. Blanc comme un cachet, mon cachou s’est couché, sa sœur l’a appelé « Petit chou malade », j’ai trouvé ça mignon et lui ça l’a fait pleurer. Quelle chiffe. Il nous a quittés. Nous étions quitte pour disserter et desserter en tête-à-tête, et quelle tête elle a, ma fille, quand elle fait semblant d’avoir mal. Elle m’a fait rire, j’étais fichu. Quelle chiffe. J’ai appris par exemple que L. ne voulait pas aller à son anniversaire, je me suis bien demandé pourquoi, je lui ai demandé « ben pourquoi ? » et elle s’est de nouveau indignée : la maman de sa copine a bonnement refusé de prendre des billets pour Paris. Mais pourquoi Paris ? Parce que Bébé Lionceau, son anniversaire, elle l’a organisé chez son Papi et sa Mamie, enfin chez mes parents. A 700 km de chez nous. Elle a invité pas mal de monde mais n’a eu pour l’instant que la réponse de L.

« C’est la petite Josette qui n’en fait qu’à sa tête… ». C’était le CD que le malade écoutait dans le salon pendant ce temps. Bébé Lionceau a jubilé et entonné à son tour « c’est la petite Chaussette qui n’en fait qu’à sa tête… ». J’ai soudain démissionné devant cette soudaine rémission. Elle n’avait plus mal à la gorge mais désignait quand même pour faire bonne figure une petite douleur sur sa belle figure, quelque part entre la joue et l’autre joue, au bout du nez ? Oui au bout du nez. C’est par là qu’elle me menait et j’ai décrété la sieste. Jamais mieux servi que par soi-même, j’ai été seul à dormir.

L’ambiance redescendue, la fièvre est remontée. Les remontants pris il n’y avait plus rien de bon à prendre dans cet après-midi fébrile. A y être j’ai allumé la télévision et nous sommes tombés sur du football que ma fille a continué d’appeler tennis. Elle a trouvé le gardien de but très nul parce qu’il tombait tout le temps. Nous avons déployé les grands moyens et la banquette du canapé pour regarder un bon film de malade, autrement dit un Astérix, j’avais la Petite Josette à la gauche et Petit Chou Malade à l’agonie. Nous avons cherché sans succès le numéro d’un druide dans les pages jaunes.

Et puis ce n’était même pas quatre heures et le paracétamol c’est toutes les six heures alors pas le choix il a fallu choyer. Mais la petite sœur de moins en moins malade entonnait à présent : « c’est la petite Zézette qui n’en fait qu’à sa tête. ». Elle commençait à me prendre la tête, la petite Josette. Comme elle m’énervait et que je suis très sévère je l’ai chatouillée, je l’ai crapoutée, je l’ai fricassée et je l’ai même fripipoutée, on s’est bien marrés et il me semble même avoir vu son frère sourire.

J’ignore si c’est lié : le lendemain, elle avait 39 de fièvre. Je l’ai gardée.

Halloween – Blog de Papa Lion

StampaMon fils me demande pourquoi le chien du vigile est ainsi muselé. J’explique, c’est un berger allemand mais l’enfant trouve que ça n’a ni queue ni tête, enfin si, mais que ça n’a pas la tête de son emploi, je l’entends déjà me dire qu’il a plutôt l’allure d’un vigile clermontois et que c’est de son chien qu’il parle. Toujours est-il que les voleurs peuvent bien s’envoler : ils ne sont pas près d’être mordus. Justement, je lui explique que c’est dissuasif, je lui dis « tu n’iras pas voler si tu vois que le gardien a un chien potentiellement méchant » et là c’est moi qu’il trouve méchant : il n’irait jamais voler.

Nous revenons de la fête d’Halloween et sommes donc sur le parking de la grande surface, genre 1000 mètres carrés. Mon bébé cadum fait son bébé dans le caddie et Grand Frère Lion n’en démord pas : le chien ne mord pas s’il est muselé. Nous achetons quelques légumes et faisons l’impasse sur les bonbons car cet après-midi, à la fête d’Halloween, c’était Haribowin.

Mais dans la voiture la conversation passe de la citrouille au chien qui fout la trouille. Je lui explique qu’on met un gros chien méchant pour faire peur aux voleurs et qu’on lui met une muselière pour rassurer les papas, et qu’il vaut mieux que le gardien tienne en bout de laisse un berger allemand muselé qu’un caniche aux ratiches de lait.

Un ange passe au loin et le feu au vert.

« Et un caniche avec une muselière ça fait quoi ? »

Punaise pétard peuchère cet enfant est opiniâtre ce que la citrouille est à l’oween. Déjà la pinata n’a pas loupé : et ça sert à quoi de casser une boule, et c’est dangereux on peut se prendre un coup, et autant manger directement les bonbons dans leur sachet et sachez que les bonbons ça colle, entre autres des caries. A la chasse aux bonbecs fallait les voir, sa sœur et lui, main dans la main, plantés au milieu du jardin quand leurs copains, tous au charbon et tous azimuts, chassaient les fraises tagada dans les framboisiers d’la tata. La mamie de la copine leur en a mis dans les mains, comme de bien entendu mais ni vu ni connu. Il est venu me demander s’il pouvait en manger.

Mais oui, croque-le, mon sucre ! Allo ! Oui, c’est Halloween !

Halloween, Grand Frère Lion croyait en être revenu mais en revenant je comprends que son avis a changé sur la question : il vient de passer un bon après-midi chez sa copine québécoise qui en connaît tout un rayon, surtout celui des sucreries, et qui a eu la bonne idée de décorer le mazet de sa mamie de crânes et de momies. Mazette, la fillette un peu crâne a réussi son coup. On s’est jamais autant marré le jour de la fête des morts.

Non vraiment, sinon cette histoire de chien qu’on empêche de mordre, c’était une bonne journée.

La rentrée dans la nouvelle école – Blog de Papa Lion

Bébé Lionceau

On m’a suggéré de redevenir drôle et ça tombe bien car ma fille pleure toute la journée depuis sa rentrée dans sa nouvelle école alors rions. Essayons. Je fais le clown dans la voiture, je pensais qu’aller à l’école en voiture participerait de la nouveauté et d’une rentrée réussie alors qu’en vrai on longe des boulevards tristes, surtout quand on est assise derrière Papa et qu’on reconnaît le chemin et qu’on n’aime pas vraiment le parcourir dans ce sens. Je fais le clown, Grand Frère Lion est plié en deux, tu m’étonnes : la maîtresse est gentille et ils font de la musique. Bébé Lionceau est pliée en deux et c’est plutôt d’angoisse. Elle ne pleure plus dans la voiture, ce serait un léger mieux si elle ne faisait pas cette mauvaise mine. Elle me regarde impassible à travers le rétroviseur, je ne la reconnais pas.

La fille de l’accueil du matin n’est visiblement pas lève-tôt non plus, ça tombe mal. Elle lève les yeux au ciel en voyant Bébé Lionceau en larmes, Bébé Lionceau regarde ses pieds ; leurs regards ne risquent pas de se croiser. Je n’ai pas connu pire dans ma vie que le regard des autres parents sur moi quand ma fille s’agrippe et manque de m’arracher le falzar en hurlant papa papa.

Bon. On me dira qu’on a tous connu ça ben moi c’est nouveau parce que Bébé Lionceau avant c’était Ponyo qui sourit et elle n’a pas beaucoup pleuré pendant son année de petite section. Elle encaisse les coups que je lui ai portés, j’ai du mal à me regarder dans mon rétroviseur. Pourtant si je devais effeuiller la marguerite je l’aimerais à la folie, à la folie, à la folie, à la folie. Elle est belle et elle est drôle, quand elle s’arrête de pleurer elle est vraiment très drôle, et puis ce ne sont pas des dessins, ce sont des chefs d’œuvre et ce ne sont pas des câlins, ce sont des étreintes, ce n’est pas de la douceur c’est de la tendresse, ce n’est pas de l’amour, c’est la passion. Elle lit Tintin en cherchant surtout Milou, elle parle avec des haricots plein les dents et elle trouve que ce n’est pas une cantine mais un restaurant puisqu’on n’y mange autant de pain qu’on veut.

La journée passe : des élèves qui sans faire exprès ont mis un coup de poing à d’autres qui n’ont pas fait leurs devoirs parce qu’ils ont oublié. Ces petits d’aujourd’hui sont moins mis en danger par les jeux vidéo que par le manque d’imagination.

17h30, je file à l’école de mes enfants. L’ATSEM de Bébé Lionceau me dit que ce n’est pas mieux, que c’est préoccupant mais que ça va s’arranger, je trouve ça contradictoire, elle m’agace. Nous montons chercher Grand Frère Lion à l’étude. « Ca s’est vraiment bien passé pour Bébé Lionceau » me dit-il. Je suis surpris : on vient de me dire l’inverse. « Je ne l’ai vue pleurer que deux fois ! ». Je compte le nombre de fois qu’il a pu la croiser dans la cour : avant la cantine, après la cantine. Bref, il veut rassurer son papa.

C’est la franche rigolade sur le chemin du retour et punaise c’est bon. Grand Frère Lion a passé une super journée, mis à part le handball parce qu’il faut dribbler et il n’y arrive pas. Sans blague ? La maîtresse lui a suggéré de s’entraîner à la maison, je trouve que c’est une bonne idée, il me rappelle qu’on n’a pas de ballon de handball et que de toute façon j’habite dans un appartement, maintenant. Grand Frère Lion regrette qu’il y ait deux fois sport et une fois musique dans la semaine. Il aurait préféré l’inverse. Il me montre une clé de sol dans le rétroviseur mais je regarde surtout sa sœur. Elle observe à travers le carreau le défilé des gens dans la rue et doit se demander pourquoi tout le monde ne reste pas à faire des dessins à la maison avec son papa, ou avec sa maman, ou avec les deux. Je lui demande ce qu’elle regarde, elle me dit « rien ». Bon.