Mon fils me demande pourquoi le chien du vigile est ainsi muselé. J’explique, c’est un berger allemand mais l’enfant trouve que ça n’a ni queue ni tête, enfin si, mais que ça n’a pas la tête de son emploi, je l’entends déjà me dire qu’il a plutôt l’allure d’un vigile clermontois et que c’est de son chien qu’il parle. Toujours est-il que les voleurs peuvent bien s’envoler : ils ne sont pas près d’être mordus. Justement, je lui explique que c’est dissuasif, je lui dis « tu n’iras pas voler si tu vois que le gardien a un chien potentiellement méchant » et là c’est moi qu’il trouve méchant : il n’irait jamais voler.
Nous revenons de la fête d’Halloween et sommes donc sur le parking de la grande surface, genre 1000 mètres carrés. Mon bébé cadum fait son bébé dans le caddie et Grand Frère Lion n’en démord pas : le chien ne mord pas s’il est muselé. Nous achetons quelques légumes et faisons l’impasse sur les bonbons car cet après-midi, à la fête d’Halloween, c’était Haribowin.
Mais dans la voiture la conversation passe de la citrouille au chien qui fout la trouille. Je lui explique qu’on met un gros chien méchant pour faire peur aux voleurs et qu’on lui met une muselière pour rassurer les papas, et qu’il vaut mieux que le gardien tienne en bout de laisse un berger allemand muselé qu’un caniche aux ratiches de lait.
Un ange passe au loin et le feu au vert.
« Et un caniche avec une muselière ça fait quoi ? »
Punaise pétard peuchère cet enfant est opiniâtre ce que la citrouille est à l’oween. Déjà la pinata n’a pas loupé : et ça sert à quoi de casser une boule, et c’est dangereux on peut se prendre un coup, et autant manger directement les bonbons dans leur sachet et sachez que les bonbons ça colle, entre autres des caries. A la chasse aux bonbecs fallait les voir, sa sœur et lui, main dans la main, plantés au milieu du jardin quand leurs copains, tous au charbon et tous azimuts, chassaient les fraises tagada dans les framboisiers d’la tata. La mamie de la copine leur en a mis dans les mains, comme de bien entendu mais ni vu ni connu. Il est venu me demander s’il pouvait en manger.
Mais oui, croque-le, mon sucre ! Allo ! Oui, c’est Halloween !
Halloween, Grand Frère Lion croyait en être revenu mais en revenant je comprends que son avis a changé sur la question : il vient de passer un bon après-midi chez sa copine québécoise qui en connaît tout un rayon, surtout celui des sucreries, et qui a eu la bonne idée de décorer le mazet de sa mamie de crânes et de momies. Mazette, la fillette un peu crâne a réussi son coup. On s’est jamais autant marré le jour de la fête des morts.
Non vraiment, sinon cette histoire de chien qu’on empêche de mordre, c’était une bonne journée.
Grand Frère Lion prépare le grand soir, la nuit du 4 août de l’abolition des muselières.
Bien légitime pour un mordu de liberté canine.